UN DISPOSITIF ARTISTIQUE, PÉDAGOGIQUE ET CITOYEN
Depuis 2016, le CRÉA développe TOUS EN SCENE, un dispositif départemental d’accès à l’éducation artistique et culturelle pour tous en partenariat avec la ville d’Aulnay-sous-Bois, l’éducation nationale, les villes et acteurs culturels du nouveau territoire Paris Terres d’Envol (Aulnay-sous-Bois, Drancy, Dugny, le Blanc-Mesnil, le Bourget, Sevran, Tremblay-en-France, Villepinte.) 250 enfants de 8 classes d’écoles primaires participent chaque année au programme.
Ateliers en classe, CM1 Jean Perrin de Sevran – Enseignante Karine Prévost (© CRÉA 2018)
Le dispositif s’articule autour d’ateliers hebdomadaires de pratique vocale et scénique à l’école et au théâtre, de rencontres, de formation et de transmission. Intégré au projet pédagogique de l ‘école, Tous en Scène représente un formidable outil propice au vivre ensemble. Au fil des séances dirigées par les musiciennes intervenantes du CRÉA, l’écoute, l’autonomie, le respect et la cohésion sont renforcés. La participation à la création d’œuvres collectives et leurs représentations sur scène dans le cadre d' »IL ÉTAIT UNE VOIX » (VOIR LA PROGRAMMATION DE L’ÉDITION 2018) sont autant de clés données aux enfants pour acquérir la confiance nécessaire à leur épanouissement personnel et à la réussite scolaire.
Regroupements au théâtre Jacques Prévert (© CRÉA 2018)
LES ENSEIGNANTS TÉMOIGNENT
« J’ai souhaité nous embarquer dans cette aventure pour qu’ils puissent vivre une expérience humaine inoubliable. L’aventure CREA a permis aux élèves de découvrir une part de créativité dont ils n’avait pas conscience.Ils sont « allés » dans des univers auxquels ils ne pensaient pas avoir accès. Travailler autour d’un tel projet permet de créer des liens entre les élèves, ils se sentent unis par le projet dans lequel ils s’investissent et qu’ils doivent défendre, il forme « une troupe » et non plus une classe. Dès l’annonce à la classe de la participation au projet, les élèves se sont lancés en toute confiance et un peu plus difficilement pour d’autre. Il a fallu travailler la confiance de soi. Le travail en partenariat avec notre cheffe de chœur Sandra Monlouis a permis de développer cette confiance si importante pour réussir. Ainsi que d’autres compétences telles que la concentration et l’exigence dans le travail. Ils ont aussi acquis, par un travail régulier, des compétences vocales, « leur petite voix » ainsi qu’une prise de conscience de leur corps. Sans ce partenariat ces acquisitions auraient été plus laborieuses et de moindre qualités. En ce qui me concerne, ce projet m’a apporté des outils en technique vocale mais aussi sur le travail corporel que j’utilise désormais dans ma pratique de classe. »
« Ce projet m’a apporté des outils en technique vocale mais aussi sur le travail corporel que j’utilise désormais dans ma pratique de classe. »
CHRISTELLE OUANÈS, ÉCOLE ANATOLE FRANCE D’AULNAY-SOUS-BOIS
Ateliers en classe, CM1 A. France – Enseignante Christelle Ouanes (© CRÉA 2018)
» C’est la deuxième année où je participe à un projet du CREA. Me relancer cette année, c’était l’opportunité d’expérimenter à nouveau, en compagnie du CREA, dont les différents acteurs sont aussi compétents qu’impliqués, la création d’un spectacle mais cette fois-ci d’une manière encore plus enthousiasmante, en participant cette fois-ci avec une classe chœur de scène et non plus chœur de salle.
De manière plus générale, s’engager dans un tel projet, c’est donner du sens aux apprentissages. Certes, les disciplines travaillées durant les séances avec les cheffes de chœur rejoignent les compétences à développer dans les programmes (chant, expression corporelle, théâtre…) mais les travailler dans le cadre de la préparation d’un spectacle, c’est en faire aussi bien le moyen que la finalité du projet. Il n’existe pas de contexte plus enrichissant pour « travailler » avec les élèves.
Lorsqu’on travaille en projet, on a la possibilité d’établir tout un tas de passerelle entre les disciplines travaillées en classe. Ici, au-delà du travail en chant, expression corporelle et danse, la classe travaille en lien plus ou moins étroit avec le spectacle en arts visuels (travail sur les costumes, réalisation d’une affiche, œuvres autour des chants travaillés), en littérature (étude du Petit Chaperon, la classe va assister à une représentation de la version de Joël Pommerat du Petit Chaperon Rouge), en production d’écrit (questionnaire pour les cheffes de chœur sur le spectacle, écriture d’un récit fictif sur une ballade nocturne en forêt, écriture poétique de couplet supplémentaire pour une chanson). Dans les semaines qui vont suivre, l’étude du Petit Chaperon rejoindra celle de la Seconde Guerre Mondiale du programme d’Histoire ; les séances de lecture offerte aux CPs effectuées depuis le début de l’année auront pour support des textes liés au spectacle… Autrement dit, travailler sur un tel projet, c’est se donner la possibilité d’enrichir ses pratiques de classe.
Durant ma participation au projet l’année dernière, j’ai parfois eu du mal à me rendre compte des progrès effectués par certains élèves. Cette année, avec une classe chœur de scène, les progrès sont impressionnants ! Du point de vue du chant, je le constate car lorsque les cheffes de chœur sont présentes, je bascule progressivement du point de vue de maître à celui de simple spectateur, fier de ses élèves dans un premier temps puis simplement ravi du spectacle qui lui est offert.
Chanter, danser, interpréter, s’impliquer dans une démarche artistique, c’est dépasser son simple statut d’élève. En devenant artiste durant la préparation du spectacle, ces enfants font non seulement preuve de compétences, qui vont bien au-delà de celles qu’ils seraient en mesure d’atteindre dans une pratique de classe normale, mais ils apprennent également à s’exprimer, à s’ouvrir, à accepter le regard de l’autre au cours d’une démarche qui les amène à dévoiler une part d’eux plus intime. Ce faisant, ils renforcent les liens qui les unissent les uns aux autres, aux cheffes de chœur et à leur maître ! »
« S’engager dans un tel projet, c’est donner du sens aux apprentissages. »
JONATHAN LODENS, ÉCOLE PAUL ELUARD, LE BLANC-MESNIL
Regroupements au théâtre Jacques Prévert (© CRÉA 2018)
» Ce projet amène une grande complicité avec mes élèves. Les élèves ont progressé en français car ils rédigent toutes les semaines un compte rendu de la séance à l’aide des photos prises. J’ai enfin des paragraphes, une présentation correcte au niveau de la forme : signature au bon endroit… (photos un peu comme des images séquentielles en CP). Ces élèves se concentrent bien plus rapidement que mes anciens élèves. Je constate une véritable bonne ambiance de classe, un groupe soudé, point de mauvais esprit !
Je n’ai plus seulement mon rôle d’enseignante « flic » gestion/tenue de la classe avec une intervenante. Je n’ai pas à ma charge un groupe d’élèves comme en sport où il m’est déjà arrivé de partager ma classe et de gérer toute seule un groupe en activité. Évidemment, comme ma classe a un nombre d’élèves impair, je suis souvent avec un élève différent lorsque nous devons être par deux. Je suis « une élève » apprentie comme eux, pas de différence dans l’apprentissage des chorégraphies ou des chants. Il m’arrive comme eux de me tromper et cela n’est pas grave ! Là, le regard des élèves changent, eh oui, MME PREVOST n’est pas un robot ou une machine parfaite, juste humaine comme eux ! Mon propre regard a aussi changé, j’ai rapidement accepté de me tromper devant mes élèves. Les élèves ont bien compris qu’ils pouvaient se tromper sans moquerie ou gêne, que nous pouvions apprendre en faisant des erreurs et qu’elles étaient même parfois constructives !
« Ce projet amène une grande complicité, lors des séances, je suis « une élève » apprentie comme eux »
KARINE PRÉVOST, ÉCOLE JEAN PERRIN DE SEVRAN
Ateliers à l’école Jean Perrin avec Karine Prévost, enseignante (© CRÉA 2018)
» J’ai choisi de participer à ce projet afin de laisser à mes élèves le souvenir impérissable de se produire sur une grande scène de théâtre. Ils se découvrent eux-mêmes en s’identifiant aux comédiens qui connaissent l’erreur, la rigueur, le trac mais aussi la fierté et le plaisir de jouer. J’espère qu’ils ressentiront les émotions que procure un travail collectif abouti présenté à un public tout aussi admiratif.
Pédagogiquement cette expérience permet d’acquérir des compétences techniques incontestables en chant, en danse et en théâtre. L’apprentissage des chants exerce la mémoire, on améliore aussi l’élocution et les postures corporelles. L’attention et l’écoute sont également très sollicitées. Il s’agit en outre d’une extraordinaire aventure humaine où les liens entre les élèves sont renforcés, où la confiance en soi se développe et où l’investissement personnel au service de « la troupe » est essentiel. »
« Il s’agit d’une extraordinaire aventure humaine où les liens entre les élèves sont renforcés. »
KARINE OLLIVIER, ÉCOLE MARIE CURIE DE TREMBLAY-EN-FRANCE
Essayages costumes à l’école Marie Curie de Tremblay-en-France (© CRÉA 2018)